Le cor des Alpes

Vibrations des montagnes...

cor-des-alpesAdolescent, je suis tombé amoureux de la Suisse… Depuis, je ressens une constante attache émotionnelle avec ce beau pays et sa musique !

En août 2002, partant alors de Belgique, j’étais en vadrouille dans les montagnes du Valais. J ’ai pris en stop (par hasard !) une joueuse de scie musicale. Elle m’a fait entendre un CD de cor des Alpes… Cela m’a tellement touché profondément que l’année suivante, j’ai refait le voyage pour découvrir davantage l’instrument et m’en procurer un !

Ensuite, je l’ai pratiqué assidûment, en me perfectionnant chaque année par des voyages en Suisse où j’ai notamment participé au Festival International de cors des Alpes de Nendaz. C’est d’ailleurs lors du Festival 2008 que j’ai rencontré Alexandre Jous, véritable acrobate du cor des Alpes, champion d’emblée du concours en catégorie solo, (et de nouveau champion en 2009).  Nous formons actuellement Alex et Scie, un duo mixant le cor des alpes d’Alex avec ma scie musicale et mes clarines musicales.

Mon séjour en Champagne, de 2008 à 2012, a été de bon cru puisque 2008 a été l’année de création de l’Ensemble de cors des Alpes du Champenois, ensemble unique en région de Champagne! Nous nous sommes produits lors de concerts, spectacles, et animations d’événements dans la région champenoise et ailleurs.

Aujourd’hui, le cor des Alpes fait encore davantage partie de ma vie : j’habite en effet depuis juillet 2012 dans le Pays de Gex (à 15 minutes de la Suisse)!

J’ai fait  partie, depuis 2013 jusqu’au décès en 2019 de son directeur Michel Barberis, de l’ensemble de cor des Alpes de Genève “Les Joyeux Fa dièse” et en octobre 2015, avec Michel et Daisy Barberis, nous avons formé le « Welch’Trio« . J’ai maintenant rejoint l’Académie suisse de cor des Alpes.

J’utilise le cor des Alpes dans mes différents spectacles et concerts (ainsi que mes clarines !) comme attraction typique des montagnes ou comme intermède divertissant. Dans un futur proche, j’envisage d’utiliser les sons et vibrations qu’il produit dans mes ateliers de musicothérapie et mes compositions de musique de relaxation.

Je donne bien sûr également des cours de cor des Alpes !

A propos du cor des Alpes

cor-des-alpes-histoireA l’origine, le cor des Alpes était utilisé par les bergers des montagnes, principalement dans les Alpes et les Vosges : ils se communiquaient ainsi, d’une vallée à l’autre, des informations concernant leurs troupeaux.

« Alphorn », en allemand, signifie d’ailleurs « corne des alpages ». Elle était alors fabriquée à partir d’un tronc d’arbre qui était évidé.

Aujourd’hui, le cor des Alpes est devenu un emblème aussi typique du folklore suisse que le chocolat, mais aussi un instrument de concert ! Il se marie très bien notamment avec l’orgue d’église, dans laquelle le joueur retrouve d’ailleurs les résonances et les échos des montagnes.

Le cor des Alpes peut se jouer seul ou en groupe : en duo, trio, quatuor, voire en groupe de plus de 100 lors de certaines rencontres internationales annuelles, comme à Nendaz, dans le Valais suisse.

cor-des-alpes-historique

Son fonctionnement est comparable à celui d’un cor dit « naturel », c’est-à-dire qui n’a pas les pistons qui permettent de descendre ou monter les notes comme un cor d’harmonie moderne. Toutes les différentes notes sont donc émises grâce une tension différente des lèvres (et une bonne pression d’air !) afin de produire ce qu’on appelle des « harmoniques« .

Il est ainsi possible de produire 16 harmoniques; cependant, en pratique, lescor-des-alpes-a-propos utilisateurs confirmés jouent 12 notes différentes.

Certains joueurs sont spécialistes du grave (basses), d’autre de l’aigu (soprani). L’aigu demande un contrôle très précis des lèvres et une grande résistance musculaire, le grave exige une énorme capacité respiratoire. Le médium est plus facile à maîtriser pour le débutant !

Le mariage des différentes tessitures permet différentes combinaisons harmoniques toujours simples mais cependant très profondes.

La couleur particulière des sons est aussi due à la tonalité de fa#, rarement utilisée par les cors d’harmonie, qui produit une ambiance que j’appelle « typiquement suisse » !

La beauté de l’instrument, sa sonorité chaude et veloutée, ses appels puissants mais doux ainsi que ses sons envoûtants, purs et chantants, ne laissent personne indifférent… Le cor des Alpes est ressenti avec une émotion qui apporte des instants d’apaisement dans un monde agité. Même les animaux y sont sensibles et, au lieu de fuir le « bruit », sortent de leur cachette, comme attirés irrésistiblement !

Jouer ou entendre du cor des Alpes : c’est la détente, la sérénité, le bien-être… le temps qui s’arrête !!…

cor-des-alpes-mont-blanc

Fabrication du cor des Alpes

Je vous invite dans l’atelier de Monsieur Michel Gaugaz, fabriquant de cors des Alpes (maintenant retraité), à Aigle (Suisse).

Le cor des Alpes, jadis taillé dans un arbre en forme de pipe et évidé manuellement, bénéficie aujourd’hui de techniques de fabrication plus modernes.

C’est le pin d’Orégon (coloré naturellement mais actuellement difficile à trouver) ou l’épicéa de montagne que l’on utilise pour fabriquer la quasi totalité du cor des Alpes. Seules les décorations telles que l’extrémité du pavillon, le pied et l’embout, sont exécutées en noyer.

Le bois, séché 10 ans naturellement (mais plus souvent artificiellement !) est choisi avec soin selon la finesse de ses veines. Les périodes de végétation en montagne étant très courtes, le bois a des veines très fines et régulières.

Monsieur Michel Gaugaz nous présente son choix d’une pièce de bois d’épicéa dans laquelle sera taillée la moitié d’un pavillon du cor.

Au centre de l’image et de la machine, un moule creux est utilisé comme modèle pour tailler l’intérieur de deux moitiés de pavillon dans deux pièces de bois d’épicéa à gauche et à droite.

Voici une moitié du pavillon, sommairement taillée par la machine.

Les deux moitiés de pavillon ont été collées l’une à l’autre.

Il reste la partie extérieure à tailler, en veillant à l’égalité de l’épaisseur du bois.

Vue rapprochée : voyez le trait de crayon selon lequel le bois sera taillé.

Le plus beau son est obtenu lorsque le bois est le plus fin possible ! L’artisan fait donc un compromis entre la solidité et la finesse du bois.

Voici le pavillon taillé, poncé, poli… avec sa collerette de noyer en garniture.

Pour constituer le cor des Alpes en entier, 3 tubes de diamètres différents, un emboût et une embouchure vont venir, tour à tour, s’emboîter dans ce pavillon…

L’intérieur des tubes – ici, le plus large – conique comme celui des cors d’harmonie et de chasse, est réalisé à l’aide d’un rouleau garni de papier abrasif.

Les deux demi tubes sont ensuite collés ensemble.

Une autre machine permet de tailler en arrondi le côté extérieur des 2 demi tubes collés : ici, c’est le tube le plus fin !

Avant ! et …

Après !

Contrairement au plus gros tube, les autres tubes ne sont pas collés les uns aux autres : ils sont emboîtables et déboîtables afin de… permettre le transport plus aisé du cor…

Ils sont garnis d’une bague en aluminium qui assure des raccords solides et étanches.

Anciennement, le joint était réalisé en liège.

Outre le tube collé au pavillon et deux tubes emboîtables, il y a aussi de petits tubes qui permettent d’allonger l’instrument et d’en changer la tonalité.

La tonalité habituelle est le fa#, des rallonges permettent de jouer en fa, en mi bémol…

Le plus gros tube vient s’emboîter sur le pavillon et y est collé.

Les tubes du cor sont garnis d’éclisse de jonc, c’est-à-dire de l’enveloppe extérieure du jonc. (l’intérieur étant utilisé pour faire du rotin)

Le jonc non seulement garnit le cor, il permet aussi de consolider l’ensemble des demi tubes.

Les colles de qualité actuelle permettent aujourd’hui de s’en passer. C’est donc devenu un choix uniquement esthétique.

Pièce de bois de noyer, encore à émincer : c’est l’embout !

L’extrémité de droite s’emboîtera sur le tube le plus fin de l’instrument tandis qu’à gauche, vous voyez l’embouchure – généralement en buis – qui y est adaptée.

Un pied de noyer, garni de caoutchouc, est fixé en bas du pavillon, afin d’assurer la stabilité et la protection du cor.

Voici différents tubes et pavillons terminés.

Les cors sont prêts à être joués !

Les pavillons sont souvent garnis d’un motif de fleurs, de montagnes, d’un paysage typique…

Toujours en bois, un … cor de chasse !

Voici une version de cor des Alpes plus facilement transportable !

Ceci est un Buchel, un instrument de folklore suisse de même conception que le cor des Alpes, mais plus court !

Et ceci est le « Trombobuchel », un instrument inventé par Monsieur Michel Gaugaz :

c’est un Buchel qui peut se poser sur l’épaule à la manière d’un trombone, ce qui en facilite l’utilisation.

Tous mes remerciements, Monsieur Michel Gaugaz, pour la visite de votre atelier et vos explications détaillées !

Visitez maintenant l’atelier de Michel Gaugaz en diaporama photos, sur cette  vidéo:

Festival de cor des Alpes de Nendaz

Chaque année a lieu à Nendaz, dans le Valais suisse, un Festival International de cor des Alpes : l’occasion de se mesurer lors d’un concours, mais surtout de rencontrer et de jouer avec plus de 100 joueurs, dans une ambiance folklorique et amicale !

Il existe, en Suisse et à travers les montagnes de France, de nombreux festivals de cors des Alpes, donc des occasions d’en entendre ou de se rencontrer. Néanmoins, le festival de Nendaz reste cher à mon coeur, car c’est là que j’ai connu mes premiers émois avec cet instrument de musique tellement étonnant !

Pour le plaisir de vos yeux et de vos oreilles, voici 9 vidéos de la 15ème édition du Festival de cors des Alpes de Nendaz, qui a eu lieu les 22, 23 et 24 juillet 2016.

Voici des extraits du spectacle du samedi 23 juillet 2016, à Nendaz, avec Arkady Shilkloper, Olivier Brisville, Alexandre Jous, Nicolas Devenes et le Passport Quartet