Musicothérapie

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La musicothérapie,

c’est aller à la rencontre de l’autre, avec l’outil de la musique…

Qu’est-ce que la Musicothérapie ?

« … Ainsi, chaque fois que le mauvais esprit assaillait Saul, David prenait la cithare et il en jouait; alors Saul se calmait, il allait mieux et le mauvais esprit s’écartait de lui ».

Voilà pour une trace biblique de la musicothérapie…

On pourrait conclure, selon ce texte, que la musicothérapie et la musique en général « fait du bien », néanmoins remarquez qu’elle a le pouvoir de « chasser le mauvais esprit » !

Qu’est-ce que cela peut bien vouloir dire, dans un langage actuel et non chrétien?

Rolando Benenzon, un de ses premiers fondateurs, répond à cette question en nous expliquant que « la musicothérapie est une discipline paramédicale qui utilise le son, la musique et le mouvement, pour produire des effets régressifs et ouvrir des canaux de communication avec l’objectif d’entreprendre à travers eux le processus d’entrainement et de réinsertion sociale ».

Les techniques de musicothérapie se divisent en 2 techniques différentes, qui peuvent néanmoins être utilisées lors d’une même séance:

  • La musicothérapie réceptive
  • La musicothérapie active

– La Musicothérapie réceptive consiste à utiliser l’écoute de musiques choisies pour aller chercher des émotions enfouies. Chacun de nous possède une identité sonore (Iso), personnelle, mais aussi gestaltique, interactive, culturelle, de groupe… que le musicothérapeute identifiera au fil des séances. Il utilisera cette identité afin de choisir les musiques, les sons, qui vont éveiller des émotions chez le patient.

Pour ce faire, divers outils ont été mis au point en musicathérapie réceptive, comme le test de réceptivité à la musique (Benenzon), le bilan Psychomusical (Verdeau-Pailles), la technique d’Association d’oeuvres (Assabgui), le Montage en U (Jacobson), le CD personnel de Vie (Serge Ventura)…

Elle est très utile dans différentes pathologies, mais remarquable pour les personnes atteintes d’Alzheimer, car la musique utilise d’autres circuits neuronaux du cerveau que ceux qui sont endommagés, et donc cela permet aux personnes âgées de se remémorer des souvenirs !

– La Musicothérapie active part du jeu musical improvisé (aucune compétence musicale ou instrumentale n’est cependant nécessaire). Elle permet d’aller à la rencontre de l’enfant créatif en soi, de le réveiller, et d’aller soigner ces parts qui ont été murées par les interdits rigides que nos expériences de vie, notre éducation, la société… nous ont construit.

J’ai eu la chance de participer, en février 2018, aux ateliers d’éveil à la Musicothérapie organisés par l’Ecole Romande de Musicothérapie de Genève. Cela m’a tellement bouleversé que j’ai eu l’élan de vous écrire ces lignes :

« En musicothérapie, il n’y a pas de fausse note… »

Alléluia ! Je bénis nos formateurs, Serge Ventura et Paolina Bel, pour ces paroles tellement libératrices…

Grosse prise de conscience des tensions induites pendant 30 ans de ma vie, par la peur de la fausse note et toutes ces heures de travail harassant, car davantage dans l’intention de contrôler que d’exprimer

Cela ne m’étonne donc pas que j’aie les trapèzes durs comme du béton et les cervicales en compote !

Imaginez une dizaine d’ateliers (pour une fois, je n’ai pas compté…) au cours desquels 14 personnes (dont 9 infirmières qui ne connaissaient pas du tout la musique) se sont rejointes dans la même énergie, essentiellement par l’écoute d’elles-même, sans jugement de soi ni des autres…

J’ai vécu là une bien belle expérience humaine (j’ai envie de dire supra-humaine …)

Plutôt que de décrire les divers ateliers, j’ai l’élan de vous partager quelques phrases clef de ce qui a pris du sens et m’apporte aujourd’hui un regard différent sur moi-même, les autres, la vie…

Je vous les livre dans le désordre, en vous invitant, telle une musique, à laisser résonner en vous (rien à voir avec « raisonner !) celles qui vous rencontrent:

  • « Un musicien fait de la musique, un musicothérapeute joue de la musique
  • L’autre n’est jamais responsable de ce qui m’arrive
  • Tout son (rire, chuchotement…) est de la musicothérapie
  • Pour être avec l’autre, je dois être avec moi
  • Je n’entends plus, je ressens… je désapprends
  • Nous sommes vibrations
  • La musique lie l’émotionnel aux événements
  • Il est important de rejoindre d’abord l’autre
  • Ce qui soigne, ce n’est pas le son, ce sont les harmoniques
  • Le son va directement à l’émotionnel sans passer par le mental, en cela réside son immense pouvoir
  • On ne cherche pas l’émotionnel, l’émotion vient ou pas
  • Se taire, c’est pas seulement avec la bouche mais aussi son mental
  • On ne touche pas l’autre dans l’émotionnel, on lui permet de se toucher
  • Les autres, on s’en fout !
  • On ne fait jamais les choses pour les autres, on les fait d’abord pour soi
  • Mon rôle de professeur est de partager mon amour pour la musique
  • Le plus important n’est pas le son mais ce que l’on sous-entend
  • Qu’est-ce que j’envoie à l’autre ?
  • Si chacun est à fond avec lui-même, cela fonctionne, si je fais trop attention à l’autre, c’est foutu !
  • Je dois d’abord m’écouter, à la manière d’un musicien qui a des retours sur scène
  • Tout le monde a sa place
  • La fausse note, on l’accueille, elle a un sens
  • L’important est de se parler, qu’il se passe quelque chose
  • Si j’essaye de comprendre plus que de communiquer, cela ne fonctionne pas
  • Communiquer, c’est entendre le non verbal au-delà des mots
  • L’autre a un message pour moi, il est en train de m’aider: merci !
  • Si je donne, je ne perds pas; si je vends, je perdrai
  • On ne peut pas ressentir ce que l’autre ressent, c’est toujours une projection
  • Un dément a besoin d’entendre sa musique pour sortir de sa démence
  • Rester ce que je suis, ne pas m’adapter à l’autre pour qu’il m’aime
  • L’angoisse se calme lorsqu’on a prouvé que l’on a raison, donc si je me sens  abandonné, je vais tout faire (contre moi mais pour me rassurer) pour être en accord avec l’image inconsciente de moi-même, et donc me faire abandonner…
  • Le meilleur moyen de chercher le soi, c’est de ne pas le chercher »

Depuis, la boule de neige a fait en moi son chemin, et je me suis inscrit aux cours de cette école: j’ai commencé, le 14 septembre 2018, ma formation de 3 ans, pour devenir un jour musicothérapeute.

Comment la Musicothérapie m’a aidé à guérir !

Plutôt que vous imposer la lecture d’un long blabla théorique, j’ai l’élan de vous partager un bout d’expérience vécue lors d’une séance de musicothérapie, qui change ma vie:

J’étais, le samedi 11 jan 2020, en formation à l’ERM de Genève, en travail pratique avec une futur musicothérapeute. J’avais, lors de cette séance, le rôle de patient et l’autre personne de thérapeute…

J’ai choisi de mettre au travail le fait que je me sens souvent la 2ème personne dans le coeur des personnes qui comptent dans ma vie, et combien cela entraîne de la colère, de la tristesse, des frustrations, des échecs…

Mentalement, j’avais compris que je ne dois pas attendre des autres de me donner la 1ère place et que je dois trouver cette place à mes propres yeux afin de ne plus l’attendre des autres, néanmoins cela restait intellectuel et pas dans mes ressentis.

Au cours de cette séance, après avoir partagé verbalement mes émotions et aussi les sensations dans mon corps (focusing), j’ai choisi de jouer du dumbak (percussion orientale qui a un son grave, que l’on sent vibrer sous les mains et dans tout le corps…). J’ai proposé à l’apprentie thérapeute de jouer des bangos pendant que je jouais du dumbak, mais très vite je me suis aperçu que cela ne collait pas dans les sons, alors je lui ai demandé de jouer du dumbak avec moi. Je ne savais pas pourquoi à ce moment là…

Pendant qu’elle et moi – ou moi et elle – jouions du dumbak, j’ai senti « qu’elle était à la fois elle et moi ». En me rejoignant musicalement (par les sons, les vibrations, l’intention… il ne s’agit pas d’ une prestation musicale !), et moi en me laissant rejoindre, je me suis senti à la 1ère place pour l’autre, et comme l’autre était un miroir de moi-même, qu’elle était certes elle mais ausi moi, j’ai vécu l’expérience organique (c’était dans mon corps, mon intérieur…) de me donner la 1ère place !

Je suis sorti de cette séance différent, comme avec une compréhension intérieure que peut importe, désormais, si la personne aimée ne m’accorde pas la 1ère place, car moi j’ai ma place, je sais qui je suis, je sais ce que je vaux, je sais ce que je veux, je sais ce qui est important pour moi et je l’exprime…

Voilà le processus musicothérapeutique: un chemin à la rencontre de soi-même, grâce aux sons, bien sûr à l’empathie d’un thérapeute formé, qui ne nous guérit pas mais nous ouvre à la possibilité de découvrir notre propre chemin de guérison intérieure (c’est nous qui acceptons, ou pas, d’ouvrir la porte…), en nous donnant l’occasion d’enlever, couches après couches, nos défenses, nos croyances limitantes, nos blessures, nos craintes, nos traumatismes, notre peur de nous rencontrer nous-même !

Merci à la vie, merci à la musique d’exister, merci à la musicothérapie de me faire naître à moi-même !